Quelques données concernant les troubles musculo-squelettiques en France.
Les troubles musculo-squelettiques ou TMS sont un ensemble d’affections touchant les tissus mous de l’organisme.
Ils impactent les muscles; les nerfs; les ligaments; les cartilages; les tendons…
Bien qu’elle n’en soit pas la seule cause, l’activité professionnelle est souvent à l’origine de l’apparition de ce genre de dysfonctionnements.
Les mouvements répétitifs ou continus ainsi que les mauvaises postures engendrent des tensions quasi permanentes dans certaines zones du corps, et occasionnent des raideurs et/ou des douleurs chez le travailleur.
Le stress, la manutention de charges lourdes, le travail en position assise prolongée, et bien d’autres constituent des facteurs potentiels de développement de ces troubles.
En France 20% des employés toutes professions confondues sont concernés par ce genre de problèmes.
Aucun secteur d’activité n’est épargné, tous les métiers sont plus ou moins impactés.
Toutefois, certains domaines sont beaucoup plus fréquemment concernés. Ainsi, les ouvriers sont plus de 65% à souffrir tôt ou tard de TMS. Chez les employés l’incidence est de 25 %, tandis qu’elle est d’environ 2 % chez les cadres et professions intermédiaires.
Les études révèlent une nette prédominance des TMS au niveau des maladies professionnelles. Leur taux est en effet supérieur à 80 %.
Les symptômes varient d’une personne à l’autre, ils affectent principalement les muscles sollicités de manière excessive.
Les TMS peuvent engendrer une multitude de pathologies telles que : des syndromes du canal carpien; des lombalgies; des hernies discales; des sciatiques…
On remarque toutefois que les parties du corps les plus souvent touchées sont le dos ainsi que les membres supérieurs.
Leur incidence ainsi que leur gravité augmentent proportionnellement à l’âge.
La majorité des TMS débutent chez des sujets de plus de 40 ans.
En moyenne, 50% des TMS reconnus par l’assurance maladie laissent des séquelles chez les personnes qui en sont atteintes.
Ces troubles représentent donc un véritable enjeu en matière d’économie et de santé publique.
Quelles sont les conséquences des troubles musculo-squelettiques?
Les TMS ont de nombreuses répercussions pour le salarié, aussi bien sur le plan professionnel que personnel.
Ils sont à l’origine de douleurs qui impactent à plus ou moins long terme la santé et la vie des personnes affectées.
Lorsqu’ ils ne sont pas pris en charge à temps, ces maux ont généralement tendance à évoluer et à devenir chroniques.
Ils peuvent en outre être la cause de bon nombre d’accidents du travail.
Outre les conséquences subies par l’employé lui-même, la vie et le fonctionnement de l’entreprise se trouvent nécessairement impactés par ce genre de situations.
Les répercussions au niveau de l’organisation sont inévitables.
Le salarié affecté devient moins performant, son état peut nécessiter des absences ainsi que des arrêts de travail à répétition…
L’aspect financier est donc également un point à prendre en considération car tout ceci a forcément un coût.
Les conséquences peuvent également impacter l’image même de l’entreprise.
Les responsables se doivent par conséquent de réagir et d’essayer d’apporter des solutions lorsqu’une situation problématique est détectée.
La prévention des troubles musculo-squelettiques.
Agir à titre préventif est une démarche essentielle au sein d’une entreprise.
Les employeurs ont donc un rôle très important à jouer à différents niveaux.
Les TMS font partie des risques professionnels, à ce titre les dirigeants doivent les prendre en considération.
Ils sont en effet tenus par la loi de garantir la santé et la sécurité de leurs employés dans l’exercice de leurs fonctions.
Ceci implique des devoirs et des obligations. Ils se doivent d’adopter une démarche responsable visant à assurer de bonnes conditions de travail aux équipes qu’ils dirigent.
Ils sont donc tenus d’apporter des solutions efficaces en termes de matériel et d’équipement lorsque les postes de travail nécessitent des adaptations.
Assurer le confort ainsi qu’une ergonomie satisfaisante aux salariés est indispensable.
Il est également nécessaire de sensibiliser le personnel aux différents moyens préventifs existants.
À ce titre, certaines formations peuvent être dispensées au sein de l’entreprise.
Ces dernières visent à prodiguer aux salariés des conseils concernant les différents gestes et postures à adopter afin de limiter les risques.
Outre le fait de lister les pratiques à éviter, ces enseignements ont également pour but de mettre en évidence des solutions de prévention simples et efficaces.
Il est par exemple utile de souligner l’intérêt de se ménager des temps de pause, ou encore de renforcer ses muscles en ayant une activité sportive régulière et adaptée.
Ce genre de formations est également l’occasion de rappeler qu’il est indispensable d’aller consulter sans attendre dès lors que des douleurs se font ressentir.
En effet, agir de manière précoce est crucial pour éviter l’installation durable de TMS et se prémunir des éventuelles séquelles qu’ils peuvent entraîner.
La subvention CARSAT TMS PROS ACTION
Devant le constat de l’augmentation des TMS et de leurs conséquences délétères, le gouvernement et l’assurance maladie ont décidé de proposer des aides aux entreprises.
À ce titre, ils ont mis en place la subvention TMS Pros Action.
Cette dernière est destinée à apporter un soutien financier aux structures de moins de 50 salariés qui souhaitent mettre en place des actions de prévention en matière de TMS.
Cette démarche débute généralement par un constat mettant en évidence des besoins en matière de protection de la santé du personnel.
Dans la plupart des cas, les entreprises sont conscientes de la nécessité de faire intervenir des professionnels capables d’établir un diagnostic clair et précis.
Ces derniers maîtrisent parfaitement les risques de TMS relatifs aux différents secteurs d’activité.
Les particularités de certaines professions exposent de manière plus ou moins importante les salariés aux risques de développer des TMS.
Les spécialistes qui interviennent sont à même de préconiser différentes actions à mettre en place.
Une fois ces différents diagnostics établis et les plans d’action mis en place, l’entreprise peut demander à bénéficier de la subvention.
Elle pourra ainsi être aidée pour faire l’acquisition de matériel et d’ équipements adéquats.
Le calcul de cette subvention se fait sur une base de 50% du montant des frais HT, avec un plafond de 25 000 €.
Le versement de l’aide est effectué en une seule fois. Il est soumis à une vérification de certains justificatifs (équipements au norme CE, devis, bons de commande, factures…).
L’entreprise doit impérativement avoir réglé ses cotisations sociales et son Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels doit être à jour pour prétendre bénéficier de ce type de subventions.