Obligations liées au registre des accidents du travail bénins

Lorsqu’un accident survient dans le cadre du travail et ne nécessite pas de soins médicaux ou d’arrêt de travail, il est considéré comme un accident « bénin ». Signaler ces accidents dans un registre dédié permet aux salariés de préserver leurs droits en cas d’aggravation de leur état après l’accident. De plus, ce registre permet à l’employeur d’être informé des risques à traiter avant qu’un accident plus grave ne se produise.

Conditions pour mettre en place un registre des accidents bénins

Pour établir un registre des accidents bénins, l’employeur doit respecter les trois conditions suivantes, conformément au Code de la Sécurité sociale :

  • Justifier de la présence permanente d’un médecin, d’un pharmacien, d’un infirmier diplômé d’État ou d’une personne chargée de l’hygiène et de la sécurité, possédant un diplôme national de secouriste complété par le certificat de sauveteur secouriste du travail délivré par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) ou les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat).
  • Disposer d’un poste de secours d’urgence comprenant un local clairement indiqué, une armoire à pharmacie, un téléphone, un point d’eau à proximité et des numéros d’urgence affichés.
  • Respecter les obligations concernant la constitution du comité social et économique (CSE) pour les entreprises ayant au moins 11 salariés.

Le registre est la propriété de l’employeur et doit être conservé pendant cinq ans à partir de la fin de l’exercice considéré.

Aucun formalisme particulier n’est exigé concernant le support du registre. L’employeur peut le conserver sur support papier ou sous forme dématérialisée. Toutefois, il est obligatoire d’y faire figurer la signature de la victime et du donneur de soins.

Depuis le 1er mai 2021, l’employeur n’a plus besoin d’une autorisation préalable de la Carsat pour tenir un registre des accidents bénins. Il doit simplement informer la Carsat de l’ouverture du registre sans délai et par tout moyen permettant d’attester de la date.

Consultation du registre et sanctions

Le registre des accidents bénins doit être accessible aux agents de contrôle des organismes chargés de la gestion des accidents du travail, aux ingénieurs conseils et contrôleurs de sécurité habilités auprès des Carsat, à l’inspection du travail et au CSE. Le médecin du travail et la victime peuvent également y accéder.

Le registre ne peut être consulté que par ces personnes, dans le respect du secret professionnel. Elles ne doivent pas divulguer les informations personnelles concernant les salariés obtenues dans le cadre de leurs fonctions.

Le non-respect des obligations liées au registre peut entraîner des sanctions civiles et pénales pour l’employeur. Celui-ci peut être condamné à une amende en cas de tenue incorrecte du registre, de non-respect des conditions préalables à sa mise en place, ou de refus de le présenter aux personnes habilitées. Sur le plan civil, la CPAM peut récupérer auprès de l’employeur toutes les dépenses liées à un accident non déclaré, non inscrit dans le registre des accidents bénins ou dont l’aggravation n’a pas été signalée. Des pénalités financières peuvent également être imposées par la CPAM en cas de manquement aux obligations de l’employeur.

Il est donc essentiel de respecter les procédures liées au registre des accidents bénins afin de garantir les droits des salariés et de se conformer aux exigences légales.

Agir pour prévenir les accidents du travail : Analyse et amélioration continue

L’analyse des accidents du travail revêt une importance capitale pour les entreprises. Elle permet de développer une meilleure compréhension des réalités des situations de travail, d’identifier les causes des accidents et d’améliorer les dispositifs de prévention existants afin d’assurer la santé et la sécurité optimales des employés.

L’analyse d’un accident du travail consiste à examiner toutes les causes qui ont conduit à sa survenue, dans le but :

  • De comprendre son origine.
  • D’en tirer des enseignements pour éviter qu’il ne se reproduise, sans chercher à désigner un responsable spécifique.

Cette analyse des accidents du travail nécessite de prendre le temps de comprendre en profondeur leur genèse. Elle permet également d’agir en conséquence pour prévenir leur récurrence. En effet, un accident survenu sur le lieu de travail ne doit pas être considéré comme une fatalité, mais plutôt comme un indicateur de dysfonctionnements au niveau de la situation de travail et, de manière plus générale, de l’organisation de l’entreprise.

La première étape de l’analyse des accidents du travail consiste à recueillir des informations détaillées sur les circonstances entourant l’accident, en interrogeant les témoins, en examinant les rapports et en utilisant toute autre source pertinente. Cette collecte d’informations permet d’avoir une vision claire et précise de ce qui s’est passé.

Ensuite, il est essentiel d’identifier les facteurs contributifs à l’accident. Il s’agit de déterminer les éléments, qu’ils soient matériels, humains ou organisationnels, qui ont favorisé la survenue de l’accident. Cela peut inclure des défaillances techniques, des erreurs humaines, des lacunes dans la formation, des procédures de travail inadaptées, un manque de communication, etc.

Une fois les facteurs contributifs identifiés, il est possible de mettre en place des mesures correctives et préventives. Ces actions visent à éliminer ou à réduire les risques identifiés pour éviter la répétition d’accidents similaires. Cela peut impliquer des modifications des équipements, des procédures de travail, des formations supplémentaires, des actions de sensibilisation, etc.

Il est également important de promouvoir une culture de prévention au sein de l’entreprise. Cela implique de sensibiliser tous les employés à l’importance de la prévention des accidents du travail, d’encourager la remontée d’informations sur les situations à risque, de favoriser la participation active des employés à l’amélioration des conditions de travail et de reconnaître les bonnes pratiques en matière de sécurité.

En résumé, l’analyse des accidents du travail est un outil précieux pour identifier les causes et mettre en place des actions préventives. En combinant une analyse approfondie, des mesures correctives ciblées et une culture de prévention, les entreprises peuvent progresser vers un environnement de travail plus sûr et plus sain pour tous les employés.