L’importance de la culture de prévention dans les entreprises : attentes et mesures

Dans le cadre de la loi pour renforcer la prévention en santé au travail, le ministère du Travail a introduit le concept de « culture de prévention« . Il ne s’agit pas seulement d’encourager les entreprises à s’informer sur la santé et la sécurité au travail, mais aussi de promouvoir des pratiques concrètes et d’attendre des actions concrètes de leur part.

Les services de l’État considèrent désormais la culture de prévention comme une priorité.

Le 4e Plan Santé au Travail (PST4) pour la période 2021-2025 affirme clairement que « le PST4 mobilisera l’ensemble des acteurs de la prévention afin de permettre l’appropriation la plus large possible d’une culture de prévention ». Les employeurs sont donc tenus de développer une solide culture de prévention pour remplir leur obligation de sécurité. Il est essentiel de comprendre ce que cela implique et ce qui est attendu d’eux.

Le premier pilier de la culture de prévention est la réalisation et la mise à jour du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP).

Le PST4 précise que l’indicateur utilisé pour mesurer l’extension de la culture de prévention est la proportion d’entreprises ayant réalisé ou mis à jour leur DUERP au cours de l’année écoulée. Cela souligne l’importance de ce document, qui fera également l’objet d’une étude qualitative approfondie.

Le DUERP constitue donc la pierre angulaire d’un dispositif de santé et sécurité au travail axé sur la prévention plutôt que sur la réparation. Cependant, la culture de prévention ne se limite pas au DUERP. Elle implique également la formation des acteurs de l’entreprise et l’adaptation aux mutations du travail, telles que les nouvelles technologies et les nouvelles formes d’organisation. Cette notion peut susciter des inquiétudes chez les dirigeants de petites et moyennes entreprises qui craignent de ne pas disposer des compétences et du temps nécessaires pour relever ce défi. Cependant, des solutions simples et efficaces existent pour les accompagner.

La culture de prévention représente une approche positive et dynamique de la santé et de la sécurité au travail, et il est essentiel pour les entreprises de s’y engager pleinement.

L’Assurance maladie rappelle, dans un communiqué daté du 29 novembre 2022, que les employeurs doivent déclarer, dans le cadre de la Déclaration sociale nominative (DSN), les salariés exposés aux risques professionnels pris en compte par le Compte professionnel de prévention (C2P) lors de la paie de décembre.

Cette déclaration doit être effectuée le 5 ou le 15 janvier 2023, selon l’effectif de l’entreprise. Les salariés concernés par cette échéance sont ceux relevant du régime général ou agricole, ayant un contrat de droit privé d’une durée supérieure ou égale à un mois et dont le contrat est toujours en cours à la fin de l’année civile.

Il est important de rappeler qu’il existe depuis 2017 six critères de pénibilité :

  • .Le travail de nuit
  • .Le travail en équipes successives alternantes
  • .Le travail répétitif
  • .Le travail exercé en milieu hyperbare
  • .Le travail effectué dans des températures extrêmes
  • .Le bruit

L’exposition à un ou plusieurs de ces facteurs de risque permet au salarié d’accumuler des points (jusqu’à un maximum de 100) sur son C2P. Ces points peuvent être convertis en temps de formation, utilisés pour passer à temps partiel en fin de carrière avec maintien de rémunération ou transformés en trimestres de retraite (10 points sur le compte pénibilité équivalent à un trimestre).

Il incombe à l’employeur d’évaluer et de déclarer, via la DSN, l’exposition des salariés. La rubrique « S21.G00.34« , à remplir dans le logiciel de paie, permet de déclarer les salariés exposés, les risques auxquels ils sont soumis ainsi que la période d’exposition.

L’Assurance maladie rappelle également que pour les salariés dont les contrats se terminent en cours d’année, l’exposition doit être déclarée le 5 ou le 15 du mois suivant la fin du contrat. En ce qui concerne les salariés intérimaires, la responsabilité de la déclaration incombe à leur employeur (c’est-à-dire l’agence d’intérim) après communication des données d’évaluation par l’entreprise utilisatrice.

Changements dans les visites médicales : Ce qui a été modifié

La loi n° 2021-1018 du 2 août 2021, visant à renforcer la prévention en santé au travail, est entrée en vigueur le 31 mars 2022.

Trois décrets d’application publiés en mars 2022 ont apporté des modifications au suivi individuel de l’état de santé des salariés, à la prévention de la désinsertion professionnelle et au Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) de l’entreprise. Ces changements touchent également les visites de reprise et les visites de pré-reprise.

La visite de pré-reprise

La visite de pré-reprise est une consultation médicale qui peut être organisée dans le but d’accompagner, de préparer et d’anticiper le retour au travail du salarié dans les meilleures conditions pendant son arrêt de travail. Cette visite peut être demandée par le médecin du travail, le médecin traitant, le médecin conseil des organismes de sécurité sociale ou par le salarié lui-même.

Depuis le 31 mars 2022, la visite de pré-reprise, qui était auparavant obligatoire pour les arrêts de travail d’au moins 3 mois, peut désormais être effectuée dès 30 jours d’arrêt de travail.

La visite de reprise La visite de reprise est une visite médicale obligatoire qui est réalisée par le médecin du travail soit le jour de la reprise effective du travail, soit dans un délai de huit jours suivant le retour au travail du salarié.

C’est à l’employeur de contacter les services de prévention et de santé au travail dès qu’il connaît la date de fin de l’arrêt de travail afin de fixer la date de la visite de reprise.

Le délai pour effectuer la visite de reprise en cas d’absence due à une maladie ou à un accident non professionnel est désormais de 60 jours, tandis qu’il reste de 30 jours pour un arrêt lié à un congé maternité et après une absence d’au moins 30 jours due à un accident du travail ou à une maladie professionnelle.

Les travailleurs intérimaires et permanents exposés aux accidents du travail

les travailleurs intérimaires sont plus exposés au risque d’accidents du travail que leurs collègues employés directement par l’entreprise.

 Cependant, cette étude apporte un élément nouveau et important : lorsque les salariés permanents côtoient des intérimaires, ils sont également davantage touchés par les accidents du travail.

Plus précisément, lorsqu’un établissement emploie un pourcentage d’intérimaires supérieur à 4 % de son effectif propre, le taux d’accidents du travail chez les salariés permanents est plus élevé. Cependant, cette relation n’est pas linéaire. En effet, le taux d’accidents diminue au-delà d’un seuil de 10 % d’intérimaires, bien qu’il reste plus élevé qu’en l’absence d’intérimaires.

Comment expliquer ces variations ?

Les auteurs de l’étude avancent l’hypothèse suivante : lorsque les intérimaires sont peu nombreux et occasionnels, la coactivité entre salariés de statuts différents peut engendrer des incertitudes. En revanche, le recours régulier à un fort pourcentage d’intérimaires pourrait permettre de réduire ces incertitudes. Cette hypothèse nécessite cependant des investigations plus approfondies pour être vérifiée. Il est fort probable que ces résultats s’expliquent par une meilleure prise en charge des travailleurs intérimaires dans les entreprises qui les emploient de manière importante et régulière, y compris en termes de transmission des règles de sécurité.

Cette étude souligne donc avec force la nécessité d’accorder une attention particulière à l’accueil des publics à risque tels que les travailleurs intérimaires, temporaires ainsi que les nouveaux embauchés. Il est essentiel de mettre en place des mesures appropriées pour assurer leur sécurité et leur bien-être au sein des entreprises.

Obligations liées au registre des accidents du travail bénins

Lorsqu’un accident survient dans le cadre du travail et ne nécessite pas de soins médicaux ou d’arrêt de travail, il est considéré comme un accident « bénin ». Signaler ces accidents dans un registre dédié permet aux salariés de préserver leurs droits en cas d’aggravation de leur état après l’accident. De plus, ce registre permet à l’employeur d’être informé des risques à traiter avant qu’un accident plus grave ne se produise.

Conditions pour mettre en place un registre des accidents bénins

Pour établir un registre des accidents bénins, l’employeur doit respecter les trois conditions suivantes, conformément au Code de la Sécurité sociale :

  • Justifier de la présence permanente d’un médecin, d’un pharmacien, d’un infirmier diplômé d’État ou d’une personne chargée de l’hygiène et de la sécurité, possédant un diplôme national de secouriste complété par le certificat de sauveteur secouriste du travail délivré par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) ou les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat).
  • Disposer d’un poste de secours d’urgence comprenant un local clairement indiqué, une armoire à pharmacie, un téléphone, un point d’eau à proximité et des numéros d’urgence affichés.
  • Respecter les obligations concernant la constitution du comité social et économique (CSE) pour les entreprises ayant au moins 11 salariés.

Le registre est la propriété de l’employeur et doit être conservé pendant cinq ans à partir de la fin de l’exercice considéré.

Aucun formalisme particulier n’est exigé concernant le support du registre. L’employeur peut le conserver sur support papier ou sous forme dématérialisée. Toutefois, il est obligatoire d’y faire figurer la signature de la victime et du donneur de soins.

Depuis le 1er mai 2021, l’employeur n’a plus besoin d’une autorisation préalable de la Carsat pour tenir un registre des accidents bénins. Il doit simplement informer la Carsat de l’ouverture du registre sans délai et par tout moyen permettant d’attester de la date.

Consultation du registre et sanctions

Le registre des accidents bénins doit être accessible aux agents de contrôle des organismes chargés de la gestion des accidents du travail, aux ingénieurs conseils et contrôleurs de sécurité habilités auprès des Carsat, à l’inspection du travail et au CSE. Le médecin du travail et la victime peuvent également y accéder.

Le registre ne peut être consulté que par ces personnes, dans le respect du secret professionnel. Elles ne doivent pas divulguer les informations personnelles concernant les salariés obtenues dans le cadre de leurs fonctions.

Le non-respect des obligations liées au registre peut entraîner des sanctions civiles et pénales pour l’employeur. Celui-ci peut être condamné à une amende en cas de tenue incorrecte du registre, de non-respect des conditions préalables à sa mise en place, ou de refus de le présenter aux personnes habilitées. Sur le plan civil, la CPAM peut récupérer auprès de l’employeur toutes les dépenses liées à un accident non déclaré, non inscrit dans le registre des accidents bénins ou dont l’aggravation n’a pas été signalée. Des pénalités financières peuvent également être imposées par la CPAM en cas de manquement aux obligations de l’employeur.

Il est donc essentiel de respecter les procédures liées au registre des accidents bénins afin de garantir les droits des salariés et de se conformer aux exigences légales.

Traçabilité et communication

  • Les employeurs sont tenus de consigner dans une fiche individuelle de prévention des expositions les conditions de pénibilité auxquelles les travailleurs sont exposés, la période pendant laquelle cette exposition a eu lieu, ainsi que les mesures de prévention mises en place pour éliminer ou réduire ces facteurs pendant cette période.
  • La fiche doit être mise à jour en cas de modification des conditions d’exposition pouvant affecter la santé du travailleur.
  • Une copie à jour de la fiche de prévention des expositions professionnelles doit être communiquée au Service de Santé au Travail pour être intégrée au dossier médical du travailleur concerné.

PÉNIBILITÉ AU TRAVAIL

RÉFORME DE LA PÉNIBILITÉ AU TRAVAIL – 1er JANVIER 2015 MISE EN PLACE DU COMPTE PERSONNEL DE PRÉVENTION DE LA PÉNIBILITÉ (C3P) FICHE DE PRÉVENTION DES EXPOSITIONS (FPE)

Rappels

Depuis le 1er février 2012, suite à la réforme des retraites, toutes les entreprises, dès le premier salarié, doivent évaluer la pénibilité au travail en fonction de dix facteurs de risques professionnels. Ces facteurs de pénibilité doivent être évalués lors de l’élaboration du document unique d’évaluation des risques professionnels. Une fiche de prévention des expositions (FPE) doit être mise en place par les entreprises ayant des salariés concernés.

Facteurs de pénibilité (rappels)

  • Travail de nuit
  • Travail en équipes alternantes (3×8)
  • Travail répétitif
  • Milieu hyperbare
  • Manutentions manuelles
  • Postures pénibles
  • Vibrations mécaniques
  • Agents chimiques, poussières, fumées
  • Températures extrêmes
  • Bruit

Les dix facteurs de pénibilité mentionnés ci-dessus correspondent également à dix des 44 familles de risques qui sont analysées lors de l’élaboration du document unique.

Le compte personnel de prévention de la pénibilité a été mis en place le 1er janvier 2015.

Réforme

Depuis le 1er janvier 2015, la réforme de la pénibilité au travail a entraîné la création du compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) ainsi qu’une nouvelle évaluation des seuils de pénibilité auxquels les salariés sont confrontés. La fiche de prévention des expositions (FPE) est mise à jour chaque année par l’entreprise, de même que le C3P par la CNAVTS (Caisse nationale d’assurance vieillesse des travailleurs salariés), permettant ainsi au salarié de suivre le nombre de points acquis tout au long de sa carrière.

Agir pour prévenir les accidents du travail : Analyse et amélioration continue

L’analyse des accidents du travail revêt une importance capitale pour les entreprises. Elle permet de développer une meilleure compréhension des réalités des situations de travail, d’identifier les causes des accidents et d’améliorer les dispositifs de prévention existants afin d’assurer la santé et la sécurité optimales des employés.

L’analyse d’un accident du travail consiste à examiner toutes les causes qui ont conduit à sa survenue, dans le but :

  • De comprendre son origine.
  • D’en tirer des enseignements pour éviter qu’il ne se reproduise, sans chercher à désigner un responsable spécifique.

Cette analyse des accidents du travail nécessite de prendre le temps de comprendre en profondeur leur genèse. Elle permet également d’agir en conséquence pour prévenir leur récurrence. En effet, un accident survenu sur le lieu de travail ne doit pas être considéré comme une fatalité, mais plutôt comme un indicateur de dysfonctionnements au niveau de la situation de travail et, de manière plus générale, de l’organisation de l’entreprise.

La première étape de l’analyse des accidents du travail consiste à recueillir des informations détaillées sur les circonstances entourant l’accident, en interrogeant les témoins, en examinant les rapports et en utilisant toute autre source pertinente. Cette collecte d’informations permet d’avoir une vision claire et précise de ce qui s’est passé.

Ensuite, il est essentiel d’identifier les facteurs contributifs à l’accident. Il s’agit de déterminer les éléments, qu’ils soient matériels, humains ou organisationnels, qui ont favorisé la survenue de l’accident. Cela peut inclure des défaillances techniques, des erreurs humaines, des lacunes dans la formation, des procédures de travail inadaptées, un manque de communication, etc.

Une fois les facteurs contributifs identifiés, il est possible de mettre en place des mesures correctives et préventives. Ces actions visent à éliminer ou à réduire les risques identifiés pour éviter la répétition d’accidents similaires. Cela peut impliquer des modifications des équipements, des procédures de travail, des formations supplémentaires, des actions de sensibilisation, etc.

Il est également important de promouvoir une culture de prévention au sein de l’entreprise. Cela implique de sensibiliser tous les employés à l’importance de la prévention des accidents du travail, d’encourager la remontée d’informations sur les situations à risque, de favoriser la participation active des employés à l’amélioration des conditions de travail et de reconnaître les bonnes pratiques en matière de sécurité.

En résumé, l’analyse des accidents du travail est un outil précieux pour identifier les causes et mettre en place des actions préventives. En combinant une analyse approfondie, des mesures correctives ciblées et une culture de prévention, les entreprises peuvent progresser vers un environnement de travail plus sûr et plus sain pour tous les employés.

Les risques associés au télétravail : prévention et cadre réglementaire

Le télétravail présente indéniablement des avantages, mais il peut également entraîner des risques pour la santé et la sécurité des employés. Il est essentiel de prévenir ces risques en agissant à la fois sur l’aménagement des postes de travail et sur l’organisation du travail. Cet article explore les différents risques et effets du télétravail sur la santé des télétravailleurs, examine le cadre réglementaire entourant cette pratique et propose des mesures de prévention.

Définition du télétravail

Selon le Code du travail, le télétravail se réfère à « toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être effectué dans les locaux de l’employeur est réalisé par un employé en dehors de ces locaux, de manière volontaire, en utilisant les technologies de l’information et de la communication » (Article L.1222-9).

Risques et effets sur la santé

Le télétravail peut effectivement engendrer certains risques liés à l’organisation du travail et à l’aménagement des postes des employés à leur domicile. Les conditions dans lesquelles le télétravail régulier ou occasionnel est pratiqué à domicile peuvent exposer les employés à des risques en matière de santé et de sécurité. Certains des risques identifiés incluent :

  • L’utilisation d’un ordinateur portable avec un petit écran, un pavé tactile et un clavier intégrés.
  • L’absence de clavier et de souris séparés.
  • Le travail effectué sur des surfaces autres qu’un bureau (table de repas, table basse de salon, etc.) avec une chaise non conçue pour cet usage et non réglable.
  • La fatigue visuelle due à de longues heures de travail ou à la présence de reflets sur l’écran, etc.

D’autre part, le télétravail peut entraîner des risques psychosociaux pour les employés, tels que :

  • Un accès plus complexe aux informations.
  • Des problèmes techniques lors de l’utilisation des outils numériques.
  • La complexité des interactions sociales nécessaires pour accomplir le travail.
  • La diminution des moments de convivialité, l’isolement par rapport au collectif, la perte du sentiment d’appartenance.
  • Le contrôle excessif et les actions de reporting du travail à distance.
  • L’isolement et le manque de soutien face au travail et aux problèmes éventuels.
  • L’interrogation sur le sens du travail.
  • La porosité entre la sphère professionnelle et la sphère privée.

Prévention des risques

Mais comment prévenir ces risques potentiels ? Le télétravail doit être intégré à l’approche globale de prévention des risques menée par chaque entreprise. Les mesures de prévention à mettre en place concernent l’organisation du travail, la formation et l’information du personnel encadrant et des employés, ainsi que l’aménagement des postes de travail à domicile.

Compte tenu des effets et des risques potentiels du télétravail sur la santé des employés, il est nécessaire d’inclure cette modalité de travail dans l’évaluation des risques professionnels. Comme pour d’autres risques professionnels, il est recommandé d’associer à cette évaluation :

  • Les employés.
  • Les responsables hiérarchiques.
  • Les instances représentatives du personnel (IRP).
  • Le service de santé au travail, etc.

Cela contribuera à mieux appréhender les difficultés (mais aussi les avantages) liées à cette forme d’organisation du travail et permettra de définir des mesures de prévention appropriées. Voici quelques pistes d’actions possibles à mettre en place au sein d’une organisation :

  • Établir des règles claires et communiquer avec les télétravailleurs.
  • Former les employés et les responsables hiérarchiques.
  • Soutenir le travail de chacun et l’encadrement à distance.
  • Préserver les interactions au sein des équipes de travail.
  • Faciliter l’accès aux équipements numériques.
  • Aménager de manière adéquate les postes de travail à domicile.

Cadre réglementaire du télétravail

La pratique régulière ou occasionnelle du télétravail est encadrée par des mesures réglementaires et conventionnelles. En effet, un accord national interprofessionnel (ANI) a été signé le 19 juillet 2005. En 2012, la loi a introduit dans le Code du travail des dispositions sur le télétravail qui reprennent en partie celles de l’ANI, fixant ainsi les obligations des employeurs et les conditions d’emploi des télétravailleurs.

L’ordonnance n° 2017-1387 du 22 septembre 2017 relative à la prévisibilité et à la sécurisation des relations de travail, ainsi que la loi de ratification de mars 2018, ont redéfini et assoupli le cadre juridique du télétravail et ses modalités de mise en œuvre.

Les dispositions légales actuelles concernant le télétravail se trouvent aux articles L.1222-9 à L.1222-11 du Code du travail et sont complétées par les dispositions conventionnelles du nouvel ANI « pour une mise en œuvre réussie du télétravail » signé en novembre 2020. Cet accord est devenu obligatoire dans le secteur marchand suite à son extension par arrêté en avril 2021.

Ces dernières années, de nombreux accords d’entreprise relatifs au télétravail sont venus compléter ce cadre juridique. La fonction publique n’est pas soumise aux dispositions du Code du travail concernant le télétravail ; des textes spécifiques lui sont dédiés.

Récompenses pour la prévention des risques liés au travail en hauteur dans le secteur de la construction

L’Assurance Maladie-Risques professionnels mène le programme « Risques Chutes Pros BTP« , qui vise à accompagner 300 maîtres d’ouvrage sur 500 opérations de construction depuis 2021. L’objectif est d’intégrer dans les marchés de travaux des mesures permettant de contrôler les risques liés au travail en hauteur, à la logistique, à l’hygiène et aux conditions de travail, ainsi qu’aux interventions ultérieures sur les ouvrages, etc.

Récompensant les initiatives exemplaires en matière de prévention des risques, l’Assurance Maladie-Risques professionnels a récemment distingué cinq opérations de construction identifiées par son réseau.

Les lauréats sont les suivants :

  • Dans la catégorie constructeur de maisons individuelles : CAAP Habitat, pour sa démarche globale soutenue par la Carsat Nord-Est.
  • Dans la catégorie promoteur immobilier : Pro & Immo pour son projet « Les fermes de Michelle », accompagné par la Carsat Sud-Est.
  • Dans la catégorie maître d’ouvrage exploitant : Grand Nancy Thermal Développement pour son opération au Complexe thermal, accompagné par la Carsat Nord-Est.
  • Dans la catégorie collectivité locale et établissement public : Tandem pour son projet de la Maison de santé, accompagné par la Carsat Bourgogne-Franche-Comté.
  • Dans la catégorie bailleur social : Tours Habitat pour son opération « Clos Moreau », accompagné par la Carsat Centre-Val de Loire.
Comprendre les Risques Professionnels Liés au Bruit

 Dans divers environnements de travail, le bruit représente un danger non seulement désagréable, mais aussi pour l’ouïe. Il est essentiel de prendre en compte certaines caractéristiques du bruit pour évaluer les risques professionnels associés :

Intensité : L’intensité sonore se mesure en décibels. À partir de 80 dB, le risque de lésions auditives permanentes peut apparaître. Plus l’intensité sonore est élevée, plus le risque pour l’oreille est grand.

Durée : Tout comme l’intensité sonore, plus la durée d’exposition au bruit est longue, plus les risques pour l’ouïe sont importants et peuvent causer des lésions internes irréversibles.

Fréquence : Les fréquences aiguës, en particulier de 4000 Hz à 8000 Hz, sont les plus dangereuses pour l’audition et la santé des salariés.

Il existe différents types de bruit, tels que les bruits continus qui persistent dans la durée, et les bruits intermittents et impulsionnels, tels que les détonations ou les coups de feu, qui peuvent représenter des menaces plus importantes que les bruits continus.

Échelle des Décibels : L’intensité des sons est mesurée en décibels sur une échelle allant de 0 dB(A), seuil de l’audition humaine, à environ 120 dB(A), limite supérieure des bruits courants de notre environnement.

Seuil de Référence : 0 dB(A) Le seuil de référence correspond au niveau minimal de pression acoustique permettant la perception des sons par nos oreilles. À ces niveaux faibles, nous pouvons percevoir les sons produits par notre propre corps, ce qui peut être déstabilisant.

Niveaux d’Apparition des Effets Extra-Auditifs : 40-50 dB(A) L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que des effets extra-auditifs du bruit peuvent se manifester pour des niveaux d’exposition supérieurs à 40 dB(A) la nuit et à 50-55 dB(A) en journée. Ces effets incluent des troubles du sommeil, une gêne, une augmentation des risques cardiovasculaires, des difficultés de concentration et des retards dans les apprentissages.

Seuil de Risque pour l’Audition : 80 dB(A) Ce seuil est important pour la réglementation en matière de bruit au travail. À partir de 80 dB(A), l’employeur doit informer les salariés des risques auditifs encourus, proposer un contrôle facultatif de l’audition et mettre à disposition des protections auditives adaptées. Au-delà de 80 dB(A), la durée d’exposition au bruit devient un facteur de risque crucial.

En vertu de la réglementation sur le bruit au travail, le port de protections auditives est obligatoire lorsque le salarié est exposé à un niveau de 85 dB(A) pendant une période de 8 heures.

Seuil de Douleur : 120 dB(A) Le seuil de 120 dB(A) marque le début de la douleur auditive. À ce stade, nos oreilles nous font mal, mais il est souvent trop tard pour réagir.

Conséquences sur l’Organisme : Effets sur l’Audition :

  • Fatigue auditive : Elle se manifeste par une perte temporaire de l’audition, accompagnée de bourdonnements ou de sifflements dans les oreilles, appelés acouphènes. Après une période de repos, l’audition revient à la normale.
  • Traumatisme acoustique : Il s’agit d’une perte soudaine de l’audition causée par un bruit bref et intense, tel qu’une explosion, pouvant entraîner une perforation du tympan.
  • Surdité Professionnelle : Elle survient suite à une exposition chronique à un traumatisme sonore dans le cadre du travail et provoque une perte irréversible de l’audition. Les salariés travaillant à proximité de machines présentent un risque plus élevé.

Selon l’Observatoire de la santé visuelle auditive, plus de 3 millions de travailleurs français sont exposés à des bruits supérieurs au seuil de danger pour la santé auditive (85 dB) sur leur lieu de travail. Cela entraîne environ 2 500 déclarations de surdité professionnelle chaque année, avec près de 700 reconnaissances.

De plus, le coût moyen d’une surdité professionnelle indemnisée par la sécurité sociale est estimé à environ 100 000 euros, ce qui en fait l’une des maladies professionnelles les plus coûteuses selon le ministère du travail.

Autres Effets sur l’Organisme : Outre les effets auditifs, le bruit au travail génère du stress, résultant d’une exposition sonore intense et continue. Cela peut entraîner des réactions nerveuses et endocriniennes affectant :

  • Le système cardiovasculaire,
  • Le système immunitaire,
  • Le rythme et la qualité du sommeil,
  • L’équilibre psychologique et comportemental (nervosité, agressivité, dépression…).

Selon de nombreuses études, les troubles cardiovasculaires, en particulier l’hypertension, sont plus fréquents chez les travailleurs exposés au bruit sur leur lieu de travail. Ces troubles ont tendance à augmenter avec le temps, en fonction du type d’activité professionnelle et d’autres facteurs de stress liés au travail.

Le bruit peut donc entraîner de l’anxiété, du stress, des perturbations du sommeil et des troubles cardiovasculaires tels qu’une augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle.

Conséquences sur le Travail :

  • Difficulté de communication entre les salariés : Le bruit au travail peut rendre difficile les échanges verbaux entre les salariés, ce qui peut conduire à des accidents de travail lorsque les consignes de sécurité ne sont pas correctement comprises en raison du bruit ambiant, voire lorsque les alertes ne sont pas bien entendues. Par exemple, sur un chantier de construction, le bruit des machines peut masquer presque complètement la voix humaine.
  • Stress, diminution de la concentration et des performances cognitives : Selon des études, de nombreux travailleurs se sentent gênés par le bruit sur leur lieu de travail (59%) et éprouvent de la fatigue en fin de journée (80%). Environ 95% des travailleurs ont constaté une baisse de leur concentration et de leur efficacité au travail en raison d’un environnement bruyant. Près d’un quart des travailleurs ressentent de la frustration, de l’irritation et du stress liés au bruit. En France, une étude estime que le coût annuel de l’exposition au bruit en milieu professionnel est de 19,2 milliards d’euros.

Prévention des Risques liés au Bruit :

  • Utilisation d’Équipements de Protection Individuelle (EPI) : La meilleure solution consiste à utiliser des protections auditives individuelles, idéalement sur mesure pour assurer un ajustement parfait et un confort optimal. L’inconfort d’un EPI peut décourager son port par les salariés. Selon l’INRS, si une protection auditive n’est pas portée pendant 2 minutes, elle perd 25% de son efficacité, et si elle n’est pas portée pendant 2 heures, elle perd 75% de son efficacité. Les employeurs doivent donc fournir des solutions de protection auditive efficaces et confortables à leurs salariés, tout en les sensibilisant aux risques liés à l’exposition au bruit pour optimiser leur utilisation.
  • Action sur les Équipements : Il est essentiel de réduire autant que possible la source du bruit, que ce soit en modifiant les machines ou les équipements bruyants. Des changements techniques simples peuvent être très efficaces, tels que l’installation de silencieux d’air comprimé, l’utilisation de lames de scie amorties, l’achat d’équipements moins bruyants (les niveaux sonores émis doivent être affichés par les fabricants), le revêtement des parois du local avec des matériaux absorbants le son, la séparation des sources de bruit dans un atelier, etc.

En conclusion, le bruit au travail présente des risques pour la santé auditive et globale des travailleurs. Il est essentiel de prendre des mesures de prévention, telles que l’utilisation d’équipements de protection individuelle et la réduction de la source de bruit, pour garantir un environnement de travail sûr et préserver la santé des employés.